Route 06 La descente vers Le Havre restera un Grand Souvenir

Lundi 8 juin très tôt. Dieppe, 2 heure du matin sur la/le Carpente où j’avais échoué la veille le catamaran en recherche de la fuite coque tribord.

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Reveillé par Christophorus la dragueuse.

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Elle tourne en rond draguer dans l’arrière port et sort toute les demi-heure recracher tout ce qu’elle a dragué. J’appelle le 12 pour prendre la prochaine ouverture du Pont Colbert.  Hommage à tous ces travailleurs de la nuit qui entretiennent les aménagements portuaires et marins pendant que le monde dort. 5 heure dans l’avant-port, je me réveille, range le catamaran, hisse la GV, et appelle le 12 pour la dernière météo et autorisation de sortie. Vent de Nord-Est,  4-5 Beaufort franchissant 5-6 fin de journée.  10-12 noeuds localement au phare de Dieppe.

6 heure, sortie du port, mise en route du GPS et c’est partie très grand largue. Tout de suite je sens que ça va vite, très vite. Je pars un peu au large, la houle est creusée pas ou très peu déferlante. Le ciel est bleu. Dieppe disparaît déjà. Quand le trampoline passe à l’ombre, c’est que la vague qui arrive derrière est très haute, attention la douche arrive! Ouf ça rafraîchi ! Les grandes falaises sont magnifiques au soleil du matin. 8h30 déjà Saint Valéry en Caux. Les descentes de vagues donnent de grande accélération, 14,6 et 15,3 noeuds relevé à la volée. Passage au large de la Centrale de Paluel. Le vent forcit un peu, il faut contrôler fermement toutes les descentes de vagues.  Le crochet de l’enrouleur de foc s’est décroché, je borde le foc pour le maintenir tendu, mais un quart d’heure après un premier perroquet (!) se détache, puis un deuxième. Impossible de continuer comme ça, et pas possible d’aller devant sur la patte d’oie pour les raccrocher avec cette mer formée, j’ai essayé,  baroudeur oui mais pas voltigeur. L’ouverture de Fécamp se dessine dans la falaise,  vite, vite toujours, empanage, je ralentis, mets le moteur en route, rentre dans le chenal, personne sur le canal 9 ou 12. Personne, rien! Je vais directement vers la plaisance, à la première place libre, c’est calme avec juste un léger vent. J’amarre le catamaran, je remet les deux perroquets (!) du bas et le crochet que je double avec un petit boute. Je ressors à la voile et retrouve vite le Rock’nRoll de la grande lessiveuse qui semble plus creusée qu’avant. Ça y est, je la vois là bas, l’arche et la pointe vers Etretat, et bientôt la fameuse aiguille creuse.. Un arrêt photo s’impose.

Et je repars. Bonne nouvelle, la coque tribord semble bien étanche maintenant, c’était donc bien le rail de trampoline qui fuyait. Je repars, déjà Antifer et sa grande jetée, pas de trafic semble-t-il. La houle se creuse, les descentes des vagues sont très longues, le catamaran arrive à remonter certaines petites vagues, ma main reste crispée sur le stick. J’empanne après Antifer pour trouver un peu de calme près de la côte.  Je mets en panne (= j’arrête le catamaran) et prend un ris sur la GV puis repars, toujours très vite,  12,3 noeuds avec un ris. Enfin le cap de la Héve, empanage, la houle s’apaise mais il y a toujours des rafales surprises tout le long de la baie. Je rentre dans le port, affale tout et vais dans le port de plaisance au visiteur sur une petite place en bout de ponton. Il n’est pas 12h30,  ça fait environ 55 Miles à 10 noeuds de moyenne,  arrêt déduit. Pas loin des 60 Miles à 12 noeuds en 5 heures (temps réel ou scratch je ne sais plus) de la dernière Transmanche en 2002.
A peine arrivé, « Allo Ramses, c’est Laurent, salut, Germain va passer t’amener des outils, de quoi as-tu besoin? ». Germain arrive plus tard et m’emmène à la poste où je retire un paquet de France Catamaran en Poste Restante et me laisse sa popeuse (riveteuse) pour alu. Je récupère la vertevelle et commence à travailler. Dépopage de la vertevelle cassée et remplacement par la nouvelle avec tous les rivets de 4,8 bien en place sans retoucher les trous. Rencontre avec Eric Varin (pas celui de Granville avec qui nous avons navigué jusqu’aux aux îles Scilly il y a longtemps) et échange sur le plaisir du navigateur solitaire qui ne voit pas le temps passer quand il est sur l’eau. Puis Germain m’emmène vers les trois Club Nautique voisins où il connaît presque tout le monde et trouve enfin une popeuse digne des gros rivets avec tige acier,  six coups de popeuse et c’est réglé. Laurent nous rejoint et filons vers l’Abricotier, bière et saucissons s’entremêlent avec nos histoires de voile de Dart18 et de Classe A. Salut, à demain.

Nuit trampoline, bien dormi malgré le vent. Mardi 9 juin, la météo confirme les avis de vent frais avec en plus 2 m de creux, pas pour moi. Je partirai jeudi matin. Déjeuner très agréable en terrasse avec Olivier et Anne (des amis d’Anne et pas d’Olivier)  à l’Indigo, restaurant le long de la plage avec une belle photo prise très gracieusement par la charmante Julie de l’Indigo.

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Puis présentation de Ramses18 qui impressionne toujours par sa « rusticité ». Je commence à comprendre pourquoi tout le monde me quitte en me disant « Bon courage  »

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La suite ! Probablement dîner avec Laurent demain …  A suivre.

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Plusieurs commentaires sur “Route 06 La descente vers Le Havre restera un Grand Souvenir

  1. BRAVO! repartir c’était déjà courageux mais là , ce run : chapeau !
    Dommage que ce ne soit pas la saison parce que pour un emploi de père Noël tu était au top . Tes récits sont super , bonne route ,prudence, prudence, prudence…

  2. Le Havre passé, il n’y aura plus de plages de galets « cassantes »… mais la Normandie n’a pas encore dit son dernier mot avec le Raz de Barfleur et Le Raz Blanchard. Les plus forts courants d’Europe !!!
    Il va falloir bien regarder ta carte des courants heure par heure pour passer au bon moment.

    Bon vent, bonne nav, ton rêve nous fait rêver.

    Antoine

    NB : Je remarque que pendant toute la descente de Seine Maritime, tu as consciencieusement évité les plages de galets … chat échaudé …

  3. Un début difficile mais cette fois-ci ça semble bien parti. Je suis ravi pour toi.

  4. Un truc qui est bien et que t’avais pas prévu, c’est que toute les couilles tu les as eu au début ! Maintenant ça va être que du fun, de la glisse , du beau sport … Et surtout d’aussi belle rencontre .
    Bref ! Que de la RoubilaciÓn !!!
    (La Jubilation espagnole)
    Havre fun dady !!

  5. Bonjour Ramses,
    Quelle descente effréné.
    Bon courage pour la suite du parcours.

    • C’est le bon mot, Jean Guillaume, effréné.
      Quand tu descends une vague, il n’y a pas de frein.

  6. Louis
    As tu pris un grand pied sans avoir eu peur pour le matos et toi ?
    Si oui alors nous sommes contents pour toi : tu as assez galère comme ça.
    La bise et nos voeux de grand panard marin !
    Jpb et Pat

  7. Belle perf mon camarade …. !!!! De l’adrénaline certainement mais j’imagine que tu as aussi te faire quelques frayeurs entre les empannages à la volée… et la surcharge. Coté musculaire, pas trop de crampes??? J’ai vu que pour te « détendre » à terre tu passais par la case riveteuse….. Bravo Ramsès.
    Les plages du débarquement c’est pour bientôt……

    • Je commence à comprendre que plus tu as de la vitesse pour empaner mieux ça se passe. Faut juste que tu ne partes pas au lof en sortie d’empanage.

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